jeudi 19 juin 2014

3 L’Expatriation : une vie de rêve ?

La vie d’expatrié fait bien souvent rêver : on imagine souvent que les expatriés vivent dans des conditions privilégiées : meilleurs salaires, cadre de vie luxueux…
Une vie en mode vacances permanentes, faites de rencontres enrichissantes et de découvertes.

Alors la vie d’expatrié est-elle idéale ? Ce qu’il faut savoir avant de partir.



Améliorer ses conditions de vie et marché de l’emploi

La plupart des candidats à l’expatriation espèrent améliorer leurs conditions de vie et trouver plus facilement du travail.
Il faut dire que la France offre peu de perspectives réjouissantes : marché du travail morose où trouver un emploi relève plus du parcours du combattant même avec des compétences. On comprend pourquoi, de plus en plus nombreux sont les candidats au départ.

Pour celles et ceux qui partent dans le cadre d’un contrat d’expatriation via leur entreprise, la voie est royale : gros salaires, logements payés par l’entreprise, billets d’avion, visas garantis… Des conditions de vie qu’ils n’auraient pu s’offrir s’ils étaient restés en France. 

Mais pour les autres ?
La première difficulté consiste à obtenir un visa de travail : c’est un peu le nerf de la guerre.

Pour les 18-30 ans, certains pays, anglophones notamment, proposent le visa travail vacances, valable 1 an permettant de voyager tout en travaillant. Très pratique pour appréhender le marché du travail du futur pays d’accueil.

Vous pouvez également tenter de trouver une entreprise qui va vous sponsoriser. Ces jobs ne sont pas faciles à décrocher et il faudra bien souvent posséder des compétences recherchées dans le pays d’accueil.

Les recherches de travail peuvent s’avérer compliquées, car souvent les entreprises préfèrent embaucher des locaux. Il est alors indispensable de maîtriser l’anglais, voire la langue du pays pour espérer avoir une chance de convaincre son futur employeur.

Il y a également la possibilité d’ouvrir son business, l’option que nous avons choisie en Thaïlande. Il faudra alors avoir des économies et bien se renseigner sur les conditions légales d’acquisition et bien s’entourer. En effet, si dans certain pays vous êtes propriétaires de votre business, ce n’est pas le cas dans beaucoup de pays, notamment asiatiques. Vous devrez alors vous associer avec un partenaire local, sans garantie de pouvoir conserver votre business si cela se passe mal.

Dans tous les cas, les formalités peuvent être longues et très complexes ! Il faudra s’armer de patience et ne pas se démotiver.

Une vie enrichissante

La vie d’expatrié, c’est indéniablement un apprentissage permanent. Découverte d’un nouveau mode de vie, d’un nouveau mode de pensée, d’une nouvelle langue… Chaque jour apporte son lot de nouveautés. Le meilleur moment est sans doute la première année, la phase « lune de miel » où l’on s’émerveille de tout.

Toutefois, si la découverte est enrichissante, elle peut parfois être déroutante. Si les pertes de repères sont bien vécues par certains, elles sont souvent source de stress pour d’autres. Adaptation difficile, blues de l’expat’ ambiance « lost in tanslation ». La nostalgie du pays d’origine s’installe et l’on peut passer par une phase très critique à propos du pays d’accueil.





Les relations sociales et le couple

Vivre à l’étranger implique de vivre loin de ses proches, ce qui n’est pas toujours une chose aisée. La première année est la plus difficile, car votre famille et vos amis vous manquent, d’autant plus qu’il faudra du temps pour créer de nouvelles amitiés dans le pays d’accueil. Avec le temps, on s’habitue à l’éloignement, même si cela reste toujours difficile de ne pas être présents lors d’événements importants.

Comme pour toute installation dans un nouveau pays, vous cherchez à vous créer de nouveaux réseaux sociaux et l’on a tendance à se tourner vers nos compatriotes. Là encore, on peut être déçu par ces rencontres. Il n’y a pas forcément d’entraides entre compatriotes, voire des jalousies. En Thaïlande, nous avons rencontré de belles personnes, mais cela a pris du temps.

L’amitié avec les locaux est possible, heureusement !!!, mais peut être compliquée surtout lorsque l’on ne parle pas la langue du pays.

Et le couple dans tout ça ?
Soyons honnêtes, ça passe ou ça casse ! Les divorces sont plus nombreux chez les expatriés. Les difficultés peuvent être nombreuses : adaptation difficile du conjoint qui ne travaille pas, tentations nombreuses dans certains pays… Le couple peut alors en ressortir affaibli ou beaucoup plus solide. Les émotions et les tensions sont souvent exacerbées, d’autant plus si pour l’un des conjoints l’expatriation est subie.

En revanche, l’expatriation peut renforcer un couple, car les expériences vécues ne peuvent être comprises que par son conjoint. Vivre à l’étranger, c’est la promesse de vivre des expériences incroyables à 2, de se renouveler et d’échapper à la routine.      

Une vie d’incertitudes

La vie en expatriation peut relever du casse-tête chinois avec son lot de surprises et de nombreux changements de cap. On ne sait jamais de quoi sera fait demain tant sur le plan matériel que professionnel.

Il faudra parfois accepter de vivre dans des conditions instables et incertaines : incertitudes quant à l’obtention du visa ou de son renouvellement, instabilités politiques du pays d’accueil qui peuvent conduire à un retour prématuré.

Pour notre part, nous sommes sortis du système social français, ce qui implique de ne pas avoir de sécurité sociale et encore moins de retraite. Il y a certes la possibilité de cotiser à la caisse des français à l’étranger, mais les mensualités sont bien trop élevées pour notre porte-monnaie.

Notre maison tient dans un sac-à-dos, c’est là tout ce que nous possédons.

Professionnellement, il faudra accepter de ne pas forcément travailler dans votre domaine initial. Lorsque nous nous sommes installés en Thaïlande, nous n’étions pas du milieu de la restauration, mais ouvrir un restaurant nous permettait de rester dans le pays et d’obtenir un permis de travail.


Vous l’aurez compris, la vie en expatriation n’est pas un long fleuve tranquille. Pour autant, c’est une vie exceptionnelle, riches d’émotions de découvertes. Une vie qui ne ressemble à aucune autre, qui pousse parfois à sortir de sa zone de confort et se renouveler en permanence. 

Même si nous avons rencontré des difficultés et que notre avenir reste incertain, nous n’échangerions nos places pour rien au monde. On nous dit souvent que nous avons beaucoup de courage de partir vers l’inconnu. Pour notre part, il faut beaucoup de courage pour rester, pour vivre au même endroit ou exercer le même métier pendant des années. Toujours fidèles à notre devise : Quand rien est prévu, tout est possible !

Et vous comment vivez-vous votre expatriation ? 

3 commentaires:

  1. Bonjour!
    J'ai vécu 6 ans à Bristol, en Angleterre, et je me retrouve dans bon nombre de tes réflexions, même s'il est plus facile de parler anglais que thaïlandais et si rentrer en France est plus facile!
    Nous étions partis pour seulement 3 ans au départ, mais trouver du travail et des amis prend du temps et nous ne nous imaginions pas rentrer en France alors que nous commencions seulement à bien apprécier la vie outre-Manche!
    Cette expatriation a été une expérience très enrichissante que je suis vraiment heureuse d'avoir vécue (et qui en effet a certainement renforcé mon couple...), il se peut d'ailleurs que nous repartions d'ici quelques années (nous sommes revenus en France il y a 2 ans) ;)
    Bonne continuation en Thaïlande!!

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  2. L'expatriation en mode "voie royale, gros salaire ..." est certes royale d'un point de vue financier et confort de vie, mais est-ce une expatriation réussie ? J'ai l'impression au contraire lorsque je rencontre des expatriés lors de mes voyages que ceux qui bénéficient de cette fameuse voie royale se comportent en "nouveaux riches" assez arrogants, à se demander même parfois si l'époque coloniale est vraiment révolue. Évidemment, il ne faut pas généraliser, mais une expatriation dans des conditions plus "locales" force au contraire à mieux s'intégrer dans le pays, à ne pas côtoyer que d'autres "expats dorés", c'est plus enrichissant je pense, non ?

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    1. Je partage clairement ce point de vue ! Sans généraliser non plus ce genre d'expat est souvent "à côté de la plaque" face aux vrais gens et ses connaissances du pays sont souvent biaisés.

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